Connaître les plantes dangereuses pour son cheval

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Le retour du printemps impose un petit rappel. Comme tout le monde le sait, le cheval est un mammifère herbivore. Ce n’est pas pour autant que son alimentation est monotone. En effet, dans son état naturel un cheval consomme une quarantaine d’espèces végétales différentes sur une année. Néanmoins, tous les végétaux ne sont pas bons pour un cheval.

Une affaire de goût

La capacité à détecter la saveur amère, que l’on appelle le goût, joue un rôle très important pour reconnaître les plantes toxiques. Comme les humains, le cheval possède des papilles gustatives qui lui permettent d’identifier les aliments. Dans ce cas, on peut se demander pourquoi consomme-t-il parfois des plantes toxiques ?

Tout d’abord, le sens du goût n’est pas certain et la capacité à détecter des substances amères est variable d’un équidé à un autre.

Ensuite, le cheval est capable d’identifier les effets indésirables d’un aliment lorsqu’il se déclenche tout de suite après la prise de ces derniers. Par contre, si les symptômes apparaissent trente minutes après la prise de l’aliment toxique, le cheval ne sera pas capable d’identifier la raison de son mal-être.  Cet apprentissage n’est donc pas en jeu pour les plantes dont l’intoxication survient par la consommation prolongée et l’accumulation des toxines dans le temps.  Il existe également des plantes dont l’intoxication est aiguë et rapide. Par exemple, l’if est une plante très dangereuse dont quelques grammes seulement suffisent à tuer un cheval.

Pour finir, si certains pensent qu’un cheval peut consommer volontairement à petites doses certaines plantes toxiques à vocation médicinales. D’autres luttent contre le parasitisme interne notamment pour les chevaux domestiques, parce que c’est le surpâturage qui est le plus souvent à mettre en cause. En effet, le manque de variations des plantes dans un pré, peut pousser un cheval à se tourner vers des plantes toxiques.

 

Les maladies de pâturage

  • Une des maladies les plus présentes dans l’intoxication alimentaire est la myopathie atypique. En France, 92 cas ont été officiellement déclarés à l’automne 2018. Cette maladie apparaît après l’ingestion de feuilles, de plantules ou de samare, qui est le fruit sec de l’arbre, de l’érable sycomore. On retrouve cette espèce d’arbre surtout dans le quart nord-est de la France. La myopathie atypique cause la destruction de cellules des muscles postaux, mais également et notamment respiratoires et cardiaques qui entraîne la mort dans trois cas sur quatre. Pour plus d’information sur la myopathie atypique rendez-vous ici.
  • La maladie du harper australien est causé par des plantes adventices qui poussent en période de sécheresse sur des terrains pauvres. On retrouve par exemple la parcelle enracinée, qui ressemble au pissenlit et qui est responsable de cette maladie. Cette plante est aussi bien toxique sur pied qu’en foin et entraîne une affection de l’œil locomoteur. On le voit aux mouvements anormaux des postérieurs qui ressemblent à ceux que l’on peut observer quand un cheval a pour la première fois des guêtres à ses membres arrières.
  • La maladie de l’herbe atteint le système nerveux du cheval et induit des symptômes très peu spécifiques. Elle regroupe toutes les maladies liées à l’herbage qui sont encore inconnues. En effet, même après des décennies de recherches scientifiques, l’origine de la maladie n’a toujours pas été trouvée.

 

Bon à savoir

Il existe en France deux centres antipoison vétérinaires qui sont joignables tous les jours 24h/24h.

Le Centre National d’Informations Toxicologiques Vétérinaire, CNITV : 04 78 87 10 40, situé à VetAgro Sup de Lyon

Ils sont tout deux localisés dans des écoles vétérinaires nationales. 

 

 

 

Pour aller plus loin

Le pré n’est évidemment pas le seul endroit où le cheval rencontre des plantes toxiques. Plus d’informations vous seront données sur le site du Réseau d’Épidémio-Surveillance en Pathologie Équine, RESPE.

 

 

Photographies Les Sabots de Vénus